Si l’Ile Maurice est un paradis pour la farniente, il serait réducteur de ne la considérer que comme cela. En effet, l’île compte quelques belles randonnées, dont celle du Morne Brabant que nous avons décidé de faire.
Petit point historique d’abord, le Morne Brabant, haut de ses 550 mètres, a été le lieu où de nombreux esclaves – appelés les marrons- se sont réfugiés entre la fin du 18e siècle et le début du 19e. Il s’agit donc d’un haut lieu de la quête de liberté, et fouler ces sentiers, en connaissant cette histoire, est assez émouvant. Par ailleurs, quand on voit la topographie du site, on comprend parfaitement pourquoi ce lieu a été choisi pour fuir !
Une triste histoire hante également ces lieux. Il se dit qu’en 1835, un groupe d’officiers est venu annoncer l’abolition de l’esclavage aux marrons qui vivaient sur les hauteurs du Morne, à l’abri de leurs traqueurs. Se méprenant sur les intentions de ces soldats, et préférant mourir que retourner en esclavage, les esclaves décidèrent de se jeter du haut de la falaise.
En 2008, fort de cette histoire et de ce panorama, le Morne Brabant a été ajouté au Patrimoine Mondial de l’UNESCO, faisant de ce site un symbole international pour la liberté.
Ce rappel historique étant fait, revenons à la logistique pratique de cette randonnée.
En préambule, nous souhaitons vous dire qu’il s’agit d’une randonnée que l’on considère comme très difficile. Avec une bonne heure de quasi escalade (montée à l’aide des mains). C’est faisable, preuve en est nous l’avons fait, mais nous n’avions pas été prévenus de cet élément. Aussi, nous vous conseillons d’avoir de bonnes chaussures de randonnées, de laisser vos bijoux (bagues notamment) à l’hôtel pour pas les abimer, et de vous armer d’une bonne dose de courage et de patience. Enfin, nous déconseillons cette randonnée à celles et ceux sujets au vertige.
Pour nous rendre au point de départ, nous avons été conduit par Visham (de Vishal Taxi), le Morne se situant à une heure de route de Flic en Flac. Le Parking est situé au bout d’un chemin très escarpé, aussi soyez sûrs de votre véhicule avant de vous y rendre !
Puis nous avons entamé l’ascension. Les premières 40 minutes sont assez « normales », ça grimpe mais rien de particulièrement notable.
Une fois passé le portail vert, la difficulté commence : une montée à pic, impossible à faire sans s’aider des mains, pendant plus d’une heure. Nous avons vu de nombreuses personnes faire marche arrière, et avouons que nous y avons pensé tant nous ne nous attendions pas à cela !
Après une heure très difficile, et une dernière montée particulièrement raide, on aperçoit la croix, synonyme de sommet. La vue est à couper le souffle !
Une fois le plaisir d’y être arrivé passé vient le temps de la descente. Celle-ci est plus facile qu’attendu – si vous acceptez d’abandonner toute volonté d’être stylé – et s’effectue, pour les portions les plus raides, sur les fesses.
Après 45 minutes de descente, le portail vert apparaît et nous savons alors qu’il nous reste 30 minutes assez tranquilles avant de rejoindre le parking.
Attention à prévoir suffisamment d’eau, car il y a peu d’ombre et le soleil tape !
Après 4 heures, pauses comprises, nous terminons cette randonnée.
Avant de partir, le gardien nous indique que ceux qui ont touché la croix au sommet de la montagne seront à jamais immortels ! Wait and see!
Après tous ces efforts, nous avouons que cette petite légende nous a mis du baume au coeur !